lundi 25 février 2013

Un cri d'alarme!


Les orgues ont des ennemis !

Les orgues sont des instruments monumentaux parfois, à taille humaine des fois, mais quand même souvent imposants. Tout ce qui est imposant paraît solide, posé, rassurant, à l'épreuve du temps et des hommes. Et pourtant….. Des ennemis sont là qui les mettent à mal, leur causent des soucis, occasionnent des dysfonctionnements, les font vieillir prématurément. Ces ennemis sont les vers à bois, les changements d'hydrométrie, la négligence dans l'entretien, les rats de tribunes….et les organistes !!!

Je vais illustrer mon propos par une petite anecdote.

Un vendredi après-midi, par un beau soleil de printemps languedocien, à la demande d'une organiste pédagogue, je me rendis dans une petite église où se trouve un petit orgue tout à fait bien construit, aux timbres, sinon poétiques, au moins agréables. Ce petit instrument souffrait d'un problème sur son troisième clavier. Lorsqu'on enfonçait le 1er do ou le 1er mi de ce clavier, un horrible entraînement faisait que les deux notes parlaient ensembles, rendant l'utilisation bien difficile et réduisait ses possibilités musicales de moitié.




Armé de mes outils, d'une lampe baladeuse, je commençais mon occultation. Rien ne semblait être déréglé, tout était en place !!! Mais pourquoi ce problème ? En regardant de près je vis que la barre de clavier (qui sert à maintenir les touches à bonne hauteur et bien alignées) bougeait lorsqu'on jouait ces deux notes. Je regarde d'encore plus près, et là ! Lumière ! Je poussai un cri qui effraya l'organiste pédagogue, un organiste ami qui était là aussi et un cameraman qui m'accompagnait. 



















Sournoisement glissés sous la barre de clavier je vis dans l'ordre : une épingle à nourrice, un trombone (pas à coulisse, je précise quand même) et une gomme de stylo. En pestant tout ce que je savais je retirais ces corps étrangers et hop le petit orgue se remit à jouer et l'organiste pu le faire chanter sans souci.




Ceci se solde par une réparation de quelques minutes, mais il n'en est pas toujours ainsi ! Imaginons qu'il ait fallu faire venir un facteur d'orgues d'une ville voisine, pour un tel dépannage. Entre le déplacement, le taux horaire (je fais grâce du mécontentement dudit facteur) on arrive à une facture d'au moins 150 € !!! ça fait cher le paquet de trombones ou d'épingles à nourrice et sans compter que les organistes pédagogues passent pour des "dilettantes" et se couvrent de honte.

Moralité :

Chers amis organistes, sachez que lorsque vous arrivez à une tribune, il est de bon aloi de faire attention un minimum. On enlève les trombones hors de la console, on prend des gommes de taille respectable etc…. un tel incident peut parfois occasionner des dégâts beaucoup plus graves nécessitant le démontage d'une partie de la mécanique pour accéder à un objet indésirable. J'ai déjà vu un crayon tomber dans les contre-touches d'un pédalier : 4 heures de travail et comme par hasard, aucun des organistes n'avaient souvenir d'avoir fait tomber son crayon. On a su qui s'était, son nom était gravé dessus !!!

Les orgues sont des instruments fragiles, comme tous les instruments, que les paroisses mettent à notre disposition. C'est ce genre d'incident qui peut faire boucler une tribune et rendre l'instrument inaccessible.

La prochaine fois je parlerai des organistes qui jouent avec des chaussures pleines de boue, qui laissent les boîtes expressives fermées, des jeux tirés, des combinaisons enclenchées, collent des chewing gum sous les claviers, et de nos amis les post-it….. (voilà, voilà, voilà !)

Eric.

Jeu concours
Le premier qui donnera le nom de l'église où se trouve le petit orgue en question gagnera un truc 

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