Les orgues ont des ennemis !
Les orgues sont des
instruments monumentaux parfois, à taille humaine des fois, mais quand même
souvent imposants. Tout ce qui est imposant paraît solide, posé, rassurant, à
l'épreuve du temps et des hommes. Et pourtant….. Des ennemis sont là qui les
mettent à mal, leur causent des soucis, occasionnent des dysfonctionnements,
les font vieillir prématurément. Ces ennemis sont les vers à bois, les
changements d'hydrométrie, la négligence dans l'entretien, les rats de
tribunes….et les organistes !!!
Je vais illustrer mon propos par une petite anecdote.
Un vendredi après-midi, par
un beau soleil de printemps languedocien, à la demande d'une organiste
pédagogue, je me rendis dans une petite église où se trouve un petit orgue tout
à fait bien construit, aux timbres, sinon poétiques, au moins agréables. Ce
petit instrument souffrait d'un problème sur son troisième clavier. Lorsqu'on
enfonçait le 1er do ou le 1er mi de ce clavier, un
horrible entraînement faisait que les deux notes parlaient ensembles, rendant
l'utilisation bien difficile et réduisait ses possibilités musicales de moitié.
Armé de mes outils, d'une
lampe baladeuse, je commençais mon occultation. Rien ne semblait être déréglé,
tout était en place !!! Mais pourquoi ce problème ? En regardant de près je vis
que la barre de clavier (qui sert à maintenir les touches à bonne hauteur et
bien alignées) bougeait lorsqu'on jouait ces deux notes. Je regarde d'encore
plus près, et là ! Lumière ! Je poussai un cri qui effraya l'organiste
pédagogue, un organiste ami qui était là aussi et un cameraman qui
m'accompagnait.
Sournoisement glissés sous la barre de clavier je vis dans
l'ordre : une épingle à nourrice, un trombone (pas à coulisse, je précise quand
même) et une gomme de stylo. En pestant tout ce que je savais je retirais ces
corps étrangers et hop le petit orgue se remit à jouer et l'organiste pu le
faire chanter sans souci.
Ceci se solde par une
réparation de quelques minutes, mais il n'en est pas toujours ainsi ! Imaginons
qu'il ait fallu faire venir un facteur d'orgues d'une ville voisine, pour un
tel dépannage. Entre le déplacement, le taux horaire (je fais grâce du
mécontentement dudit facteur) on arrive à une facture d'au moins 150 € !!! ça
fait cher le paquet de trombones ou d'épingles à nourrice et sans compter que
les organistes pédagogues passent pour des "dilettantes" et se
couvrent de honte.
Moralité :
Chers amis organistes,
sachez que lorsque vous arrivez à une tribune, il est de bon aloi de faire
attention un minimum. On enlève les trombones hors de la console, on prend des
gommes de taille respectable etc…. un tel incident peut parfois occasionner des
dégâts beaucoup plus graves nécessitant le démontage d'une partie de la
mécanique pour accéder à un objet indésirable. J'ai déjà vu un crayon tomber
dans les contre-touches d'un pédalier : 4 heures de travail et comme par
hasard, aucun des organistes n'avaient souvenir d'avoir fait tomber son crayon.
On a su qui s'était, son nom était gravé dessus !!!
Les orgues sont des instruments
fragiles, comme tous les instruments, que les paroisses mettent à notre
disposition. C'est ce genre d'incident qui peut faire boucler une tribune et
rendre l'instrument inaccessible.
La prochaine fois je
parlerai des organistes qui jouent avec des chaussures pleines de boue, qui
laissent les boîtes expressives fermées, des jeux tirés, des combinaisons
enclenchées, collent des chewing gum sous les claviers, et de nos amis les
post-it….. (voilà, voilà, voilà !)
Eric.
Jeu concours
Le premier qui donnera le nom de l'église où se trouve le
petit orgue en question gagnera un truc
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